À propos

Le Projet Korzybski + Elstir

« La photographie comme une carte »

L’ironie doit  être présente de ce projet, tant dans sa dénomination que dans son inspiration.

KORZYBSKI, Alfred (1879-1950)

Inventeur de la « Sémantique Générale », il visait à dépasser la pensée Aristotélicienne car elle conduit, selon lui, à confondre le réel avec ce que notre cerveau produit pour le représenter.

Une façon d’introduire la sémantique générale est de partir de l’affirmation « La carte n'est pas le territoire ». La carte est de l'ordre de la représentation et résulte de l'analyse du territoire par un cartographe. Le territoire possède des propriétés que le cartographe n'a pas pu percevoir, ou qu'il a choisi d'ignorer car elles ne font pas partie des éléments dont a besoin l'utilisateur de la carte.
Quand nous montrons une carte en affirmant "nous sommes ici", nous utilisons le langage pour affirmer une chose qui semble vraie, mais qui est une identification abusive.  Nous y voyons une forte analogie avec la photographie.

Korzybski influença énormément des auteurs comme William Burroughs, Alfred E. Van Vogt et Michel Houellebecq (la carte ET le territoire, prix Goncourt 2010). Jorge Luis Borges produisit une merveilleuse courte nouvelle dans laquelle il imagine une carte à l’échelle 1 :1 (de la rigueur de la science), ici « la carte EST le territoire. »

La photographie pour nous, auteurs de ce projet, est donc une sorte de carte mentale, dans laquelle pour paraphraser Franz Kafka, « La réalité est toujours irréaliste »

ELSTIR, sans prénom, (1918-fin de l’humanité)

Il est un personnage de fiction, tiré d’« À la recherche du temps perdu »  de Marcel Proust. Sans doute l’œuvre littéraire majeure de la culture française. Elstir s’inspire de Monet, Renoir et bien d’autres. Il enseignera au personnage principal (le narrateur) comment observer, entre autres, les choses différemment. En effet, Elstir ne les expose pas de la manière dont il sait qu’elles sont : « […] mais selon ces illusions optiques dont notre vision première est faite. ». Vous trouvez en ces quelques mots le mantra de notre projet.

Il s’agit d’une mise en abîme. Un personnage imaginaire enseignant une réalité subjective… Nous ne sommes pas loin de « Don Quichotte », premier roman de l’ère moderne, dans lequel Cervantès met en scène un fantasque visionnaire qui défend la vérité par le mensonge.

Notre but :

Notre volonté ne poursuit pas une quête de perfection. Rien de pire, à notre sens, qu’une photo dénaturée par de pesants processus.
Nous cherchons à cueillir l’instant qui révèle au monde une situation. Qu’elle soit drôle, émouvante, réflexive ou seulement esthétique.
La photographie est l’art de ne rien prévoir, sinon l’imprévisible ; de ne rien attendre, sinon l’inattendu...merci d’avance pour votre curiosité et pour votre indulgence

Nous vous souhaitons autant de plaisir à découvrir notre univers que nous avons eu à le créer.